).
A chaque époque de l'année, la nature fournit d'excellentes choses, en fonction de l'endroit, qu'en pratique peu de gens apprécient, faute de temps ou parce que la cueillette est souvent tombée en désuétude, ou aussi par manque de savoir cuisiner, ou tout simplement à cause de l'éloignement de la nature.
Voici quelques uns des fruits que la nature nous offre, en plaine ou en montagne, en France. Cette page est orientée Sud-Ouest que je connais bien (Charentes, Dordogne, Lot) et les Pyrénées (dont la Cerdagne), mais toute la nature offre des bonnes choses, quel que soit l'endroit.
Attention, la cueillette doit être faite avec bon sens, seulement si on n'est pas dans une propriété, ou sur des arbustes sauvages ou abandonnés. Bref si vous sentez que c'est dommage de laisser perdre de si bonnes choses.
Dès le mois d'avril, on peut trouver les morilles en montagne ou en plaine, de préférence sur des terrains sablonneux ou alluviaux; mais elles sont très rares. On peut aussi déjà trouver à cette saison et dans les prés des rosés , ainsi que des cariolettes (marasme des oréades, ou boutons de guêtres, ou faux mousserons, qui forment des ronds de sorcières)
Avec les orties, on fait une très bonne soupe, aussi verte que la soupe de cresson. On peut les cueillir à toute saison, mais elles sont plus tendres au printemps.
Dans les prés, en plaine ou en montagne, on cueille le pissenlit à la fin du printemps (avril-mai). En Cerdagne, le pissenlit d'altitude (ou pissenlit des Alpes, qu'on trouve jusqu'en Asie centrale) s'appelle la xicoia (au-dessus de 1800m, prononcer chicoï). On le mange en salade, ou pour accompagner des viandes rouges.
Quasiment à toutes saisons, on peut trouver le cresson dans certains ruisseaux d'eau claire, en plaine, ou dans certaines sources ou résurgences, parfois même dans des filets d'eau dans les bois. Très riche en vitamine D (celle que donne aussi le soleil, ou l'huile de foie de morue), on le mange en salade ou en garniture.
Dans la même série, plutôt à la fin du printemps, on peut trouver le long des chemins de la ciboulette (signifie petit oignon); parfois dans les remblais de voie ferrée. Très bon avec une omelette ou pour accompagner une vinaigrette.
C'est très bon: moins tendre, sauf si on a la chance de la cueillir dès qu'elle sort de terre, mais au goût plus prononcé qu'une asperge cultivée. En omelette ou en soupe; quelques morceaux suffisent. Plutôt en plaine, bords de talus. Printemps à été.
Fraises des bois, framboises, cerises, merises (cerises sauvages), groseilles (acides), groseilles blanches (poilues). Dès la fin mai en plaine, ou juillet-septembre en montagne.
Début juin, en plaine. Le fruit de cet arbre d'ornement est comestible. Il y a les mûres noires, meilleures que les mûres blanches. En tout cas, ne pas garer sa belle voiture blanche en-dessous (vilaine nature ).
Le long des ruisseaux ou des fossés humides, on trouve plusieurs espèces de menthe, du printemps à la fin de l'été. On peut en faire d'excellentes infusions le soir, après dîner.
Dès le mois d'août, on peut trouver des myrtilles dans les montagnes, à plus de 1500m d'altitude dans le sud de la France, et 800m dans le nord (Vosges). Celles qui poussent au bord des ruisseaux sont plus charnues. Avec force main-d'œuvre, on peut en cueillir beaucoup et faire une bonne tarte: fond de pâte feuilletée, fond très mince de crème à la vanille (style Joc), et myrtilles. Saupoudrer d'un peu de sucre après refroidissement.
Les airelles des marais (à ne pas confondre avec les myrtilles ou les arilles) poussent au ras du sol, dans des milieux tourbeux, plutôt en Europe du Nord. On peut les trouver en France dans les Vosges, le Jura, le Massif Central et les Alpes du nord. Rouges, ce sont les canneberges, c'est-à-dire cranberries en anglais. Le Canada en est gros producteur. Fruit sucré et acidulé. Août-septembre. Je ne sais pas... Je n'en ai jamais vu, mais ne pas confondre avec le raisin d'ours (chair blanche et farineuse). Les airelles, en France, ressemblent énormément aux myrtilles, sont légèrement plus ovoïdes, pas terminées pareil, et moins acidulées. Les feuilles sont petites, moins vert-tendre, et rondes au bout. Les 2 espèces vivent souvent ensemble, les airelles poussant un peu plus en altitude encore.
À la fin de l'été, on peut ramasser les mûres (fruit de la ronce) avec quelques prunelles (fruit âpre mais comestible), pour faire des confitures "bon marché". Avec les prunelles on fait une excellente liqueur: le Patxaran.
Surtout dans la zone méditerranéenne, et à toutes saisons, on peut trouver thym ou serpolet (en montagne), romarin, sarriette (poivre d'âne), fenouil (anis), laurier. Pour accompagner sauces, ragoûts et grillades, ou à boire en infusions. En montagne, on trouve aussi parfois l'absynthe, odorante mais astringente, sur le bord des chemins.
La saison des châtaignes ne dure pas longtemps, c'est facile de la rater: elle est fin septembre, en plaine et sur terrains acides (non calcaires).
On mange le plus souvent la châtaigne grillée (poêle trouée spéciale, ou au four; attention, couper un bout de la peau). On peut aussi la manger bouillie, ou en accompagnement avec une volaille, ou en faire de la crème de marrons. On peut aussi la mélanger à une compote de pommes ou poires sauvages.
Recueillez les figues autour des vieux murs de pierre calcaire, en plaine; la saison est variable selon la météo et l'endroit. Août à octobre.
Avec les baies d'églantines (appelées aussi cynorhodon ou gratte-cul, en fait rosier des chiens), on fait d'excellentes confitures. On peut aussi récolter la galle de l'églantier (le bédégar), véritable fractale 3-D démultipliant l'arôme du rosier, rougissant en automne et qui fait d'excellentes infusions. Les baies du rosier Pimprenelle sont plus sucrées, mais moins riches en vitamine C. Octobre.
Chercher les cèpes dès la fin de l'été, environ 10 jours après des grosses pluies. On préférera le cèpe de Bordeaux ou le Tête de Nègre, mais les cèpes de pins sont bons aussi. Les girolles et trompettes de la mort sont encore plus rares (donc plus chers), délicieux aussi, mais (en toute franchise) moins bons que les cèpes. Ne pas négliger non plus les champignons des prés: rosés, cariolettes, coprins chevelus, coulemelles, souchettes de chêne ou de peuplier, vaisses de loup, lactaires (appelés rovellons prononciation roubaillous en Catalogne, rousillous en Languedoc, ou sanguin)... Juillet à octobre.
Passer après les vendanges. Cela s'appelle "grapiller" et souvent le raisin est encore plus sucré. Possible aussi si vous avez repéré une vigne à l'abandon. Sans compter les feuilles de vigne roussies par le soleil qui font de très bonnes infusions. Octobre et en plaine.
Alors là attention. Ce produit coûte cher et il ne faut pas le ramasser n'importe où. Vous pouvez ramasser les noix tombées sur une route ou un chemin communal (vous remarquerez que les noyers sont rarement au bord des chemins). En plaine calcaire: Charente, Dordogne, Lot, Drôme... Octobre ou novembre.
Surtout en basse montagne. Le noisetier sauvage s'appelle aussi coudrier ou aveillan. Les noisettes sont parfois inexistantes ou minuscules en terrain sec. En tout cas, essayer de passer avant les écureuils. Les noisettes, comme les châtaignes, sont vite trouées par des insectes. Septembre.
Si vous avez l'œil, il y a beaucoup de pommiers (ou poiriers) à moitié sauvages ou non récoltés, même le long de chemins ou de ruisseaux... Que de compotes en perspective ! Août à octobre.
On peut mélanger noix et miel, ou, moins longue conservation: morceaux de pomme sauvage, miel, noix, châtaigne, figue, raisin, bref tous les fruits d'automne.
La citrouille ou le potiron: pas vraiment sauvage, mais c'est un légume délaissé, quoique ces dernières années il revient à la mode avec Halloween; à manger en soupe, grillée à la poêle (en tranches, comme des pommes de terre), ou en gratin (purée, œufs, fromage). Début novembre.
On peut parfois trouver un néflier isolé, en plaine, le long d'un ruisseau. On cueille les nèfles, et on les fait "blétir" (mollir) dans de la paille, pendant 1 ou 2 semaines. Sucrées, mais sans vraiment de goût. Qu'avez-vous trouvé ? Rien, des nèfles... Septembre à novembre.
Dans la même série que les nèfles et en plaine calcaire, et aussi rare, on peut trouver les cormes, fruit du cormier ou sorbier domestique qui ressemble à des pommes, arbre à ne pas confondre avec le sorbier des oiseleurs, qui a les mêmes feuilles mais dont le fruit est immangeable (sauf par les animaux comme astringent). On fait blétir les cormes (dans de la paille sèche, comme les nèfles), on peut alors les manger. Septembre à novembre.
L'arille est le fruit de l'if. L'if (taxus en latin, toix en occitan/catalan, yew en anglais) est le seul conifère qui ne soit pas un résineux. Il ressemble à un sapin, les feuilles sont très toxiques. On peut le trouver dans des parcs, ou parfois dans la nature. Il est plus répandu en Bretagne ou en Grande-Bretagne. Son bois était très recherché autrefois pour faire des arcs. Mais son fruit, l'arille, est comestible à condition de recrâcher le noyau, toxique. Septembre à novembre.
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