Comme son nom l'indique, le christianisme vient du Christ. Mais dans les premiers siècles de son existence (entre 300 et 600), l'église catholique a énoncé des dogmes, c'est-à-dire des théories, pour tenter d'expliquer l'évangile et affermir cette nouvelle religion (par exemple: le credo, la Trinité, etc...), qui était alors en pleine naissance. Les puristes diront que la religion originelle (celle de Jésus) a été altérée et s'est perdue.
Or, les Goths, qui croyaient au début en d'autres dieux (Herta, Odin, Fréa, Sunna, ...), avaient été évangélisés très tôt, au 4ème siècle, par Ulfila, qui avait traduit la Bible dans leur langue. Cette conversion les a fait plus facilement accepter des Romains, qui étaient aussi devenus chrétiens (finalement, après 3 siècles de résistance...) grâce à l'empereur Constantin.
Or donc, depuis le temps où les Goths (et les Wisigoths donc) étaient devenus chrétiens, le catholicisme continuait d'évoluer sans cesse: on croyait maintenant en un Dieu trinitaire, d'où le credo établi après maints conciles aux 4ème et 5ème siècles (Ephèse, Rome, Nicée, Constantinople, Alexandrie...), imprégné de philosophie grecque, ce qui était un exploit d'entente entre les catholiques orientaux, dits orthodoxes, et les catholiques occidentaux, dits romains, vu le fossé qui commençait à se creuser. Le premier fossé était surtout la langue: le latin à l'ouest, le grec à l'est.
Ce nouveau dogme de la religion Catholique officielle, la Trinité, affirme que Dieu le Père, Jésus et l'Esprit-Saint ne sont que trois facettes d'un même Dieu, c'est-à-dire que Dieu est unique, mais triple en même temps. Que de remous et de discussions cela provoquait-il dans tout le monde romain ! (surtout à l'autre bout en fait, à Constantinople, où la population ne parlait que de cela paraît-il, car plus versée dans la philosophie...)
La Gaule, toujours à la pointe du progrès, car prise dans le système romain, avait suivi le mouvement: l'évêque le plus célèbre de cette époque étant celui de Tours: Martin. Les Francs du coup, avec Clovis, se sont convertis au catholicisme à ce moment là, afin surtout de bien s'intégrer dans le territoire qu'il venait de conquérir (la Gaule du Nord).
Par contre, les Wisigoths, qui occupaient l'Aquitaine (depuis Bayonne jusqu'à Bourges) - ils y avaient été installés par les Romains en 418 - suivaient l'ancien christianisme, qui disait que le Fils n'était pas l'égal du Père, mais lui était inférieur, qu'il était divin mais qu'il n'était pas Dieu, ce que criait haut et fort un prêtre dissident d'Alexandrie: Arius. Ce courant (en fait traditionnaliste sans le savoir) est donc passé pour hérétique. On a donc reconnu dans les Goths des Ariens, et cette "secte" fut farouchement combattue par l'Eglise catholique.
Réciproquement, les Catholiques vus par les Goths passaient aussi pour des hérétiques ! Pour résumer, les Ariens étaient donc chrétiens, mais ne se reconnaissaient pas (et n'étaient pas reconnus) comme catholiques. Chaque camp combattait l'autre au nom du Christ.
En Aquitaine, donc, les évêques ont été ariens, car placés par les Wisigoths (après épuisement naturel des évêques catholiques locaux, voire négligence des lieux de culte - ce que disaient leurs ennemis les Catholiques), puis destitués par des évêques catholiques lorsque les Francs ont conquis l'Aquitaine un siècle plus tard (par exemple Aptone à Angoulême a chassé l'évêque arien).
La capitale de l'Aquitaine wisigothique était Toulouse, où siégeaient les rois (Théodoric I, II, Euric, ...). Clermont-Ferrand fut aussi prise par les Wisigoths (vers 472), ce qui explique que l'évêque Sidoine ait été exilé à Llivia (sur ordre d'Euric), car il était catholique. Mais la situation s'est arrangée, l'évêque ayant été grâcié par le roi Euric, après intercession d'un ami de Sidoine, Léon (qui habitait Narbonne), avec qui il était en liaison depuis Llivia - ou Liviana.
Attention, ce mouvement arien n'est pas à confondre avec nos remuants voisins Allemands du 20ème siècle, descendants des Goths (Adolf a succédé à Ataulf), qui se disaient aryens (avec un y). Mais ça, c'est encore une autre histoire...
Bon, allez, je vous aide, ça a un rapport avec l'Inde.
Car, comme disait Coluche: "À rien, c'était simplement pour faire avancer le schmilblic !"
 
Quelques bons bouquins évoquent cette époque merveilleuse:
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