Le four solaire

 

En 1944, les Allemands quittent la France et abandonnent à Mont-Louis un projecteur DCA pour repérer les avions. C'est un miroir parabolique orientable au foyer duquel est placée une forte ampoule, ce qui donne un faisceau de lumière parallèle. On dirige alors ce projecteur vers le ciel, la nuit.

Un professeur en vacances à Mont-Louis eut l'idée de réutiliser ce projecteur abandonné là, mais à l'envers: on le dirige vers le soleil (de jour donc), et les rayons parallèles du soleil sont concentrés grâce au miroir parabolique vers le foyer. Si on tient une bûche pile à cet endroit, elle prend instantanément feu.

Un prototype de four solaire (de quelques mètres de haut) a alors été monté à Mont-Louis, en utilisant un miroir parabolique composé de petits miroirs plans assemblés en paraboloïde.

Four de Mont-Louis

Plus tard, le CNRS a eu l'idée d'utiliser cette découverte à des fins de recherche: un four solaire, utilisant le même principe, fut construit à Odeillo. En effet, c'est l'endroit le plus ensoleillé de France: 3000 heures de soleil par an (soit 300 jours sur 365).

Four solaire d'Odeillo Carte de la Cerdagne

Contrairement au four de Mont-Louis, comme il est beaucoup plus grand (une vingtaine de mètres de haut), il est fixe et tourne le dos au soleil. Face à lui, de nombreux miroirs plans s'orientent automatiquement grâce à des diodes et suivent la course du soleil. La lumière est alors réfléchie vers le grand miroir parabolique, qui à son tour réfléchit ces rayons (qui lui arrivent parallèlement) vers le foyer, situé à une hauteur de quelques dizaines de mètres au-dessus du sol.

Parabole orientée vers le nord. Le foyer est à droite. Miroirs tournants face au sud, réfléchissant le soleil vers la parabole

C'est dans ce foyer qu'ont lieu les recherches entreprises par le CNRS. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le four solaire ne produit pas d'électricité, mais sert uniquement à la recherche sur la fission et la résistance des matériaux. En particulier, c'est là qu'a été testé le revêtement de la navette spatiale, qui affronte des températures de cet ordre lorsqu'elle rentre dans l'atmosphère.

A une dizaine de kilomètres de là, à Targassonne, le CNRS a aussi construit une centrale solaire utilisant le même principe (appelée Thémis), sauf que le soleil n'était réfléchi qu'une fois (au lieu de deux comme à Odeillo). Elle devait produire de l'électricité. Hélas, elle est actuellement à l'abandon, faute de rentabilité ou de budget sans doute. Elle aurait été, soi-disant, vendue aux Japonais.

Centrale Thémis. Le foyer est à gauche.

Mais le four solaire d'Odeillo est ouvert à la visite, du moins le musée à son pied, dans lequel il y a des explications fort instructives.

Sinon, n'importe qui peut se fabriquer un petit miroir parabolique portable, et s'en servir pour faire cuire un poulet ou des œufs sur le plat. Certains rayons de camping en vendent.


La suite... Four solaire (suite)

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