LA CHARENTE


la Touvre

Je chanterai désormais mille Naïades, mille Napées aux têtes couronnées de rubans de peupliers sur fond d'azur, qui agitent majestueusement leurs tourbillons limpides d'eau douce.
Celles-ci répondent en rythme de nouveaux refrains de douceur, elles pratiquent maintenant des rondes brièvement retombées sur la rive couverte de roseaux, où le fleuve glisse en un murmure riant.

Au loin répondent les collines, la Touvre sacrée, la plus belle d'entre les nymphes du fleuve par son visage, séduite par de si grandes manières, l'habitante de présente à notre fleuve.
Ainsi elle te donne en offrande, ô grande Charente, d'innombrables truites aux dos constellés de mouchetures pourpres, elle te donne en offrande les eaux limpides et glaciale de sa double source.

Quant à toi, tu dévoiles tout-de-suite la tête de ton gouffre liquide, fixant les lèvres ruisselantes de rosée de la belle nymphe, se coulant dans ses courbes neigeuses, et serrant ses cimes nues de tes bras, rayonnante de bulles changeantes en tous sens.

Pendant ce temps, la foule des nymphes du fleuve clame à grands cris, prépare des guirlandes de violettes, jette les fleurs printanières dans les ruisseaux, frappe l'onde jaillissante en dansant, et glorifie la nymphe par un grand chant au-delà de l'éther.

Comme d'habitude remarquable et assez examinée, lorsque la Reine a pénétré les portes sacrées de la ville, les peuples en liesse applaudissent, éparpillent des fleurs variées à tous les carrefours, et emplissent au loin les endroits de chants divers.

François de CORLIEU, traduit par Eric


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